Il y a des gens qui, dès leur entrée dans nos vies, nous diminuent. Ils nous volent l'éclat de nos actions, la confiance en nos choix, le droit d'être nous-mêmes.

En leur présence, il semble que nous devions leur demander la permission d'exister.

Et puis il y en a d'autres qui font tout le contraire. Ils nous rendent ce que nous sommes. Ils ne changent pas qui nous sommes, mais nous rappellent ce que nous avons oublié d'être, nous font croire à nouveau à la beauté de la vie. Ils ne nous offrent pas de réponses, mais leur présence.

Être dépouillé, ce n'est pas seulement perdre quelque chose, c'est être transpercé par un regard qui nous fait douter de notre valeur, c'est quand l'autre ne supporte pas notre liberté et tente de nous enfermer dans des moules qui ne sont pas les nôtres.

Recevoir quelque chose en retour, c'est tout le contraire : c'est trouver quelqu'un qui nous voit sans chercher à nous modeler, qui nous écoute sans nous corriger, qui nous laisse occuper la place que nous souhaitons dans le monde.

Ces rencontres, celles qui nous volent et celles qui nous donnent, marquent notre histoire. Certaines nous blessent, d'autres nous façonnent ; certaines nous éteignent, d'autres nous éveillent. Et, entre-temps, la vie nous apprend à reconnaître ceux qui méritent notre engagement.

Avec le temps, nous apprenons qu'il existe des liens qui nous éloignent de nous-mêmes, et d'autres qui nous y ramènent. Qu'il existe des présences qui nous rendent malades, et d'autres qui respirent à nos côtés. Et que l'amour, l'amitié, ou toute forme de véritable connexion n'a de sens que lorsqu'elle nous rend ce que le monde tente si souvent de nous enlever : le droit d'être nous-mêmes.

Gustavo Freire